Les intoxications dues aux médicaments, aux hormones, aux substances psycho-actives, aux compléments alimentaires, s’inscrivent dans une pluralité de contextes. Il y a les effets secondaires des médicaments, les usages récréatifs de drogues, le dopage de la performance, les manipulations pharmacologiques sur l’animal, les accidents – par surdosage, adultération, interaction, contre-indication, etc. Il est important de distinguer l’effet propre de la substance, du contexte de son usage, mésusage, abus, détournement…pour mettre en évidence la dimension polluante de son utilisation.
Les médicaments présentent pour la plupart des effets indésirables, non souhaités, mais qui s’ajoutent aux effets recherchés pour soigner une condition particulière. Ils sont plus ou moins graves, plus ou moins fréquents, et l’indication du médicament répond toujours à une évaluation de la balance entre bénéfices et risques. On ne prend pas de risque pour une pathologie bénigne et brève, en revanche, on peut accepter d’en prendre davantage pour soulager une personne d’une pathologie sévère, ou prolongée. Tout est affaire de discernement. On ne peut pas envisager de la même façon la pollution environnementale générée par les oestrogènes contraceptifs des femmes, et celle des hormones distribuées aux animaux pour contrôler leur reproduction.
Les compléments alimentaires, les plantes médicamenteuses, peuvent également présenter des effets collatéraux, qui sont liés à la substance elle-même, ou à une mauvaise qualité de production, de transport ou de stockage. la tolérance vis à vis du risque présenté par ces substances, est bien plus faible, car leur bénéfice attendu est modéré. Pourtant les exigences réglementaires en matière d’évaluation et de production sont moindres pour ces catégories de produits que pour les médicaments. La prudence s’impose davantage encore pour les utilisateurs et les prescripteurs.