Le stress en situation réelle (effort physique, infection, danger…) tient lieu de réaction d’alerte, et déclenche des processus d’adaptation immédiate (fly or fight), puis différée à l’agent stresseur. Dans le cas du sport, les adaptations physiologiques à l’exercice peuvent être considérées comme des réponses à la réaction d’alerte. Leur but est de normaliser la réponse du corps vis-à-vis de l’agent stresseur, ce qui aboutit à la cessation de la réaction d’alerte, et à la disparition du stress lui-même. Les sportifs bien entraînés, et d’un niveau de maîtrise élevé, ont ainsi des niveaux de sécrétion de cortisol au repos équivalents aux sédentaires, et à l’effort moins élevés que les sédentaires et les pratiquants peu expérimentés pour un niveau d’effort identique[18].
Tiré de et remerciements à : Maheu FS, Lupien SJ (44)
Tiré de et remerciements à : Maheu FS, Lupien SJ (44)
Le cortisol, témoin des contraintes, agent d’adaptation, régulateur comportemental :
– Le cortisol augmente à l’exercice et atteint son taux maximal après 30 à 45 mn et proportionnellement à l’intensité de l’exercice. Le retour à l’état basal en quelques heures et lui-même proportionnel à la durée et l’intensité de l’exercice de 1 à 3 heures.
– L’entraînement diminue le taux basal de cortisol et d’ACTH pour une même puissance d’exercice, mais à puissance relative égale, ces taux ne changent pas . L’entraînement diminue la cortisolémie à l’exercice[19].
– L’entraînement diminue la réponse ACTH-cortisol à l’exercice prolongé, par retardement de l’hypoglycémie, car à taux de glucose égal, la sécrétion de cortisol est inchangée.
– Il participe à l’activation de la lipase qui transforme les TG en AG et glycerol, AG disponibles pour la fourniture énergétique, mais son effet est limité, l’adrénaline et l’hormone de croissance élèvent encore la consommation des AGL.
– Les taux de cortisol basal, rapport cortisol libre/cortisol lié, cycle saisonnier et nycthéméral du cortisol sont identiques au repos chez la femme sédentaire et la sportive entraînée18.
– L’hypercortisolémie pourrait être un simple témoin des contraintes imposées à l’organisme, ou bien un facteur d’adaptation métabolique, ou bien un agent régulateur du comportement par l’intermédiaire du SNC19.
– P.Passelergue et P.Lac[20] ont montré sur 15 semaines d’entraînement que le taux de cortisol salivaire variait en proportion inverse de la progression de la force explosive chez de jeunes lutteurs de haut niveau, ce qui confirme son rôle d’indicateur de charge.
La réaction à une expérience de stress n’a pas vocation à durer. Dans la vie “sauvage” elle permet à la proie d’échapper au prédateur, avant de reprendre le cours “normal” de son existence. Dans la vie sportive et l’exercice physique, elle indique à l’organisme de mettre en place les adaptations physiologiques et psychologiques qui permettront à l’athlète de rendre soutenable demain une performance éprouvée aujourd’hui comme pénible ou épuisante.
Pour en savoir plus…https://hygiologie.org/addiction-au-stress/