Les ingrédients nutritionnels à la base de la défense immunitaire

Une bonne défense immunitaire requiert un statut optimal des ingrédients nutritionnels régulateurs du système immunitaire.

Par l’alimentation et la supplémentation, la protection de l’organisme vis-à-vis du risque infectieux est assurée au mieux quand les cellules disposent de tous les ingrédients nutritionnels nécessaires à un bon fonctionnement du système immunitaire, le dispositif de défense naturel.

Nous vous conseillons donc de vous assurer que vos apports nutritionnels sont adéquats pour les composants suivants, qui sont tous classés par l’Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) parmi les composés qui contribuent au fonctionnement normal du système immunitaire :

Les rayons solaires en été permettent la synthèse de vitamine D par la peau.

La vitamine D participe aux réponses immunitaires innées et adaptatives, stimule la capacité de défense des muqueuses[1]. C’est une barrière à l’entrée des agents infectieux. Plus précisément, l’EFSA reconnaît qu’une relation de cause à effet est établie entre les apports en vitamine D et sa contribution au fonctionnement normal du système immunitaire et de la réaction inflammatoire. Or, du mois d’octobre à la fin du mois de mars, sous nos latitudes, du fait de l’inefficacité des rayons solaires sur la peau, une supplémentation en vitamine D est indispensable pour garantir le maintien du taux circulant de vitamine D à un niveau efficace pour la défense contre les attaques virales : 2,000 UI/jour pendant 6 mois pour un adulte est une dose a priori suffisante. Les personnes obèses, à la peau foncée ou qui s’exposent peu au soleil en été peuvent requérir des doses supérieures (consulter un médecin nutritionniste)[2].

Les carottes riches en carotènes

La vitamine A participe à la régulation des réponses immunitaires cellulaires et humorales. Les carotènes que l’on trouve dans les carottes, les choux, les tomates, sont des précurseurs de la vitamine A. L’EFSA reconnaît qu’une relation de cause à effet est établie entre les apports en vitamine A et le fonctionnement normal du système immunitaire[3].

citrons riches en vitamine C

La vitamine C est indispensable au bon fonctionnement des leucocytes et de la barrière épithéliale, à l’absorption du fer, et à la capture des oxydants. Un déficit s’accompagne d’une moindre protection vis à vis des infections[4]. Son apport en prévention à 500mg matin et soir, permet de réduire la durée et la sévérité d’une infection virale. En cas d’infection avérée des doses supérieures peuvent être utilisées pendant une période limitée (consulter un médecin nutritionniste). L’EFSA reconnaît qu’une relation de cause à effet est établie entre les apports en vitamine C et le fonctionnement normal du système immunitaire [5]

La vitamine B12 n’est disponible que dans des aliments d’origine animale

La vitamine B12 est un régulateur de l’immunité cellulaire. L’EFSA reconnaît qu’une relation de cause à effet est établie entre les apports en fer et le fonctionnement normal du système immunitaire[6] Elle agit de concert avec la vitamine B6 et les folates (vitamine B9). Les végétaliens requièrent une supplémentation en vitamine B12.

levure de bière riche en vitamines B9 et B6

La vitamine B9 contribue selon l’EFSA au fonctionnement normal du système immunitaire[7], son déficit affecte l’immunité à médiation cellulaire.

La vitamine B6 intervient dans l’immunité à médiation humorale et cellulaire, en collaboration avec les vitamines B9 et B12[8].

La viande rouge est riche en zinc

Le zinc est un oligo-élément impliqué dans plus de 200 réactions enzymatiques. Il intervient dans les réactions immunitaires innées et adaptatives, une réaction adaptée des cytokines. L’EFSA reconnaît qu’une relation de cause à effet est établie entre les apports en zinc et le fonctionnement normal du système immunitaire. Son déficit est associé à une susceptibilité accrue aux infections[9]. L’absorption du zinc diminue avec l’âge, et les besoins des végétariens ainsi que des personnes utilisant des médicaments du type inhibiteurs de la pompe à protons sont majorés : une supplémentation de 15 à 20mg/jour dans ces situations, à distance de la consommation de légumes, de thé, de fer, ou de sélénium, améliore le fonctionnement cellulaire face aux virus. Pour les autres adultes l’apport quotidien recommandé est de 11mg par jour, par voie alimentaire carnée (viande rouge) ou par supplémentation au gluconate de zinc (en association avec des protéines animales ou des oignons (acides aminés soufrés) qui en améliorent l’absorption). En cas d’infection virale les doses peuvent être augmentées (consulter un médecin nutritionniste), mais nécessitent une supplémentation à distance en cuivre, un autre oligo-élément anti-infectieux dont le zinc diminue l’absorption.

Les fruits de mer et poissons sont riches en fruits de mer

Le sélénium est un oligo-élément qui intervient dans de multiples réactions enzymatiques. L’EFSA reconnaît qu’une relation de cause à effet est établie entre les apports en sélénium et le fonctionnement normal du système immunitaire[10]. L’apport quotidien recommandé est de 1microg/kg et par jour à prendre à distance du zinc qui empêche sa résorption. Cet apport doit être augmenté après 50 ans, du fait d’une plus faible absorption.

Le boudin noir, la viande, les abats, sont riches en fer héminique, hautement assimilable

Le fer est un oligo-élément aux fonctions multiples, dont le déficit est associé à une altération de la réponse immunitaire. L’EFSA reconnaît qu’une relation de cause à effet est établie entre les apports en fer et le fonctionnement normal du système immunitaire[11]. Le fer héminique, d’origine animale est mieux absorbé que le fer non héminique, d’origine végétale. Les végétariens doivent supplémenter leur diète en fer, les femmes aux menstruations abondantes devraient s’assurer auprès de leur praticien que leur statut en fer est adéquat.

Le yoghourt est une source majeure de probiotiques

Les probiotiques composés de bactéries produisant de l’acide lactique ont une activité anti-virale. Le microbiote intestinal joue un rôle essentiel dans la protection immunitaire de l’organisme[12]. Aliments probiotiques, prébiotiques et supplémentation peuvent contribuer à l’équilibre de celui-ci.

Pour en savoir plus sur les moyens de renforcer vos défenses immunitaires par la nutrition et les plantes, lisez notre guide[13] sur la prévention de la Covid-19.

Dr Claire Condemine Piron Présentation de l’auteur


[1] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2010.1468

[2] https://hygiologie.org/la-vitamine-d/

[3] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2015.4028

[4] https://hygiologie.org/la-vitamine-c/

[5] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2010.1815

[6] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.2903/j.efsa.2009.1223

[7] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2014.3893

[8] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2010.1759

[9] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2014.3653

[10] Selenium https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2010.1727

[11] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2009.1215

[12] https://hygiologie.org/intestins-et-immunite/

[13] https://hygiologie.org/guide-covid-19/