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Mesures de protection de l’enfant à naître
Etape cruciale par la gravité des conséquences possibles, la grossesse est une période critique qui justifie des précautions maximales de la famille pour la protection du foetus vis à vis des sources de contamination, notamment en éloignant la future mère des ingrédients suspects: détergents, pollution aérienne des hydrocarbures et du tabac, exposition professionnelle à des agents chimiques…
Il faut
réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens dès la période péri-conceptionnelle, pendant toute la grossesse et
au cours de l’allaitement.
Avant même la grossesse, lorsque
celle-ci est anticipée, vous pouvez entreprendre de réduire l’ exposition aux
perturbateurs endocriniens de la mère et du père, via les aliments, les
produits cosmétiques, etc.
Dès le projet de grossesse, la future mère devrait effectuer un bilan thyroïdien chez son médecin, afin de s’assurer qu’elle ne pâtit pas d’une hypothyroïdie à bas bruit, et prendre un complément alimentaire multivitaminé comprenant une dose quotidienne de 100 microgramme d’iode par jour pendant toute la durée de la grossesse et de l’allaitement. Attention, le sel de mer ne contient pas suffisamment d’iode, qui est volatile sous cette forme, il faut donc choisir un sel enrichi en iode pour s’assurer de la couverture des besoins quotidiens de la mère et de l’enfant à naître. En effet, la diminution sensible du QI des enfants nés en occident depuis 25 ans est imputable à une altération de la fonction thyroïdienne, liée aux perturbateurs endocriniens de notre environnement. Retards de développements, syndrome d’hyper activité avec déficit attentionnel, troubles du spectre autistique, sont en plein essor, et corrélés à cette dysfonction thyroïdienne pendant la période foetale et la petite enfance.
Pendant la grossesse, il est recommandé que la maman ne perde pas de poids, car l’organisme stocke des substances toxiques dans les cellules graisseuses, et celles-ci relarguent leur contenu dans la circulation sanguine quand le corps puise dans ses réserves.
Toutes ces précautions doivent être maintenues au moins jusqu’à la fin de l’allaitement, car le bébé et le jeune enfant restent extrêmement vulnérables vis à vis des perturbateurs endocriniens. Le risque des malformations congénitales écarté, n’exclut pas celui des troubles du comportement, ni de l’obésité, du diabète et de l’hypofertilité.
Mesures de protection individuelle et pour le foetus
Outre l’éviction par la future mère des diverses sources de contamination par des perturbateurs endocriniens détaillées ci-dessous, la préparation d’un environnement sain pour la chambre du bébé est une mesure importante. Repeindre et remeubler la chambre devrait avoir lieu quelques mois avant la naissance de l’enfant, afin de permettre l’évaporation du formaldehyde et autres COV (composés orgniques volatils) des meubles et sols. Aérer la pièce le plus possible pendant cette période protégera d’ailleurs toute la famille. Plus encore que pour les chambres d’adultes, privilégiez les fibres naturelles (bois, coton, laine) aux matières synthétiques, pour l’aménagement de la chambre comme pour les vêtements du bébé.
Vérifiez l’origine de tous les objets destinés au bébé et rejetez ceux fabriqués hors de la Communauté européenne, qui n’apportent pas de garantie de non utilisation de produits toxiques interdits en Europe pour leur fabrication. Ces quelques mesures permettront une protection du fœtus – et de sa maman- vis à vis des perturbateurs endocriniens, et des graves conséquences liées à leur exposition.
Pour en savoir plus sur les moyens de se protéger des perturbateurs endocriniens, consultez notre ouvrage: L’homme, une espèce et un genre à protéger.
Dr Claire Condemine-Piron Présentation de l’auteur